1. Les traces préhistoriques du feu par percussion :


On a souvent pensé que le procédé le plus anciennement pratiqué serait effectivement celui par percussion actuellement pratiqué par les populations encore qualifiées au début du siècle «d'arriérées» comme par exemple les Esquimaux.

Des cercles de pierres plus ou moins calcinés et associées à des couches de cendres, apportent la preuve de la domestication du feu, vers 700 000 – 800 000 ans en Europe (grotte de l'Escale Durance; France).

Cependant, les premières traces de feu entretenues sont datées de - 400 000 ans à Zhoukoudian en Chine. On y a retrouvé de nombreuses pièces en os et des pointes de bois de cerfs, toutes durcies au feu. Ces différents vestiges prouvent que les populations ont maîtrisé et entretenu des foyers sur ce site.

D'autres sites présentant des traces de foyers ont également été répertoriés, principalement en Europe : à Vertesszöllös (Hongrie), à Terra Amata (Nice - France), à Lunel Viel (France), à Achenheim (Bas Rhin - France) et à Ménez Drégan (Bretagne- France). D'une manière générale on estime que l'utilisation du feu s'est généralisée en Europe il y a environ - 400 000 ans.

 

Foyer de Terra Amata

 

En France, à Nice, les silex brûlés de Terra Amata ont été datés de 380 000 ans. Vers 350 000 / 400 000 ans celle de Lune-Viel dans le département de l'Hérault a livré d'indiscutables foyers aménagés. Les foyers comportaient charbons et cercles de galets et se situaient dans des abris sous roche.

En ce qui concerne les restes archéologiques de briquets, ils remontent en Europe au Paléolithique supérieur. Il s'agit toujours de nodules de marcassite associés à des lames en silex. On a aussi d'ailleurs découvert un morceau d'amadou dans le matériel d'Ötzi, cet homme de l'âge du cuivre, retrouvé parfaitement conservé, car congelé, dans un glacier à la frontière austro italienne en 1991.

La plupart des sites en Europe prouvent donc une maîtrise parfaite du feu vers – 300 000 à - 400 000 ans. Les archéologues y observent en effet, des foyers indubitables (charbons, niveaux cendreux, pierres rougies et ossement partiellement carbonisés).